Vision de 1988 de First Street (L.A.) en 2013 ! |
C'était une projection à 25 ans établit par des architectes, des urbanistes, des scientifiques, des sociologues... Beaucoup de spécialistes ouest américains des plus grands organismes publics ou privés avaient été consultés.
Ils imaginaient une vie radicalement différente de ce qu'elle est aujourd'hui en 2013.
Pour simplifier, ce qu'ils avaient prédit ne s'est pas réalisé et tout ce qui est arrivé dans le domaine des TIC n'avait pas été prévu.
Comment donc les futurologues voyaient la vie à L.A. en 2013 ?
Ils imaginaient d'abord qu'on disposerait chez soi d'un puissant ordinateur avec des terminaux reliés par fibre optique dans les différentes pièces de la maison. Cet ordinateur permettrait d'accéder à d'énormes bases de données, à télé-travailler grâce à des liaisons satellites, à faire de la vidéoconférence.
L'ordinateur central serait également relié à un contrôleur qui gèrerait les lumières, l'alarme intrusion, l'alarme incendie, les portes...
Pour les tâches ménagères, un robot domestique ferait l'essentiel : il commencerait par venir vous réveiller le matin en frappant à votre porte et en vous appelant par votre prénom, il préparerait tous les repas, passerait la serpillère, referait les lits. Une disquette permettrait de mettre à jour son programme.
Le robot saurait également à qui il faut ouvrir la porte, il n'oublierait pas de débrancher les appareils rechargés et lui même irait se brancher quand il manquerait d'énergie.
Les appareils ménagers seraient connectés (cafetière, bouilloire, réfrigérateur, four...), le réfrigérateur connaitrait son contenu car son système de vision artificielle reconnaitrait tout ce qui est mis ou sortis par vous ou par le robot domestique. En cas de dysfonctionnement, les appareils ménagers contacteraient directement leur fabricant pour être réparés.
Parfois le robot ferait quelques bêtises (vous ne manqueriez pas de le réprimer et l'enverriez dans un placard pour le punir), au cas où il renverserait un plat en le mettant dans le four, vous pourriez téléphoner à un tuteur culinaire artificiel qui vous enverrait une recette adaptée sur l'écran du terminal de la cuisine.
Les communications seraient facilitées car le téléphone traduira en temps réel les conversations avec un étranger. Vous pourriez ainsi converser en visiophonie avec un client japonais qui vous appellerait depuis son vol supersonique Tokyo-Los Angeles.
Vous recevriez vos journaux sous une forme personnalisée que vous imprimerez sur votre imprimante laser.
Votre enfant aurait un robot personnel, il ressemblerait à s'y méprendre à un vrai chien, qui l'aidera grandement pour apprendre à lire, faire ses devoirs et lui dire comment s'habiller. Ils communiqueraient naturellement par la voix.
A l'école, votre enfant aimerait utiliser son bureau-ordinateur dans lequel il introduira sa carte qui retrace son histoire scolaire et ses acquis. Le plafond, le sol et les murs de la classe seraient des grands écrans qui permettront, par exemple, dans un cours d'histoire, en appuyant sur un bouton, de projeter la reconstitution d'une cérémonie maya.
A la maison, l'enfant ferait ses devoirs en consultant l'encyclopédie ou les collections du Louvre sur disques laser.
Comme à l'école, à la maison, les murs seront dés écrans pour permettre de changer le décor au gré de ses envies.
Pour se rendre au travail, les plus astucieux emprunteraient la voie électronique (electro-lane) où circule uniquement les véhicules reliés électroniquement. Les autres resteront englués dans des embouteillages épouvantables (on est à L.A. !).
Pour gagner du temps et de l'argent, vous éviteriez d'aller à la banque car les services au guichet seront facturés 25$, vous utiliserez le service vidéo-bancaire (video-banking) grâce à votre connexion par fibre optique qui a remplacé les anciennes lignes téléphoniques en cuivre. Pour retirer de l'argent, vous n'utiliserez un distributeur qui vous identifiera par votre empreinte digitale.
Enfin, du matin au soir, les communications avec vos proches et vos collègues se feraient principalement par courrier électronique (electronic mail).
Force est de constater que la vie en 2013 ne ressemble pas à ce scénario, ni à L.A., ni ailleurs.
Bien des choses ont disparu : les supersonique, les disques laser, les disquette, le terminal connecté à l'ordinateur central...
Bien des choses qui devaient disparaître sont toujours là : les fils de cuivre, le clavier, les corvées domestiques (faire son lit, faire la cuisine, étendre le linge...), taper son code ou son mot de passe.
Bien des choses n'ont pas vu le jour : les robots ménagers intelligents à tout faire, le robot animal plus vrai que nature, les murs, les écrans à la place des murs, des sols et des plafonds, la traduction automatique en temps réel des conversations téléphoniques, les voies routières électronique pour les smart cars...
Bien des choses ont été proposés sans aucun succès (en fait, tous les smart appliances) : le smart fridge, le smart four, le smart contrôleur domestique...
Le plus surprenant est que ce qui s'est véritablement imposé depuis 25 ans et surtout depuis moins de 10 ans, n'avait absolument pas été envisagé dans ce scénario.
Le téléphone est devenu sans fil, puis mobile (GSM), puis smart, puis full tactile (smartphone).
L'ordinateur n'est pas centralisé et relié à des terminaux par un réseau de fibre optique, mais mobile, personnel et relié sans fil (wifi).
On ne parle pas à l'ordinateur ou au robot (un petit peu à son smartphone), on préfère largement lui taper dessus (interaction tactile).
Les écrans ne sont pas simplement des surfaces d'affichage mais aussi de plus en plus des surfaces d'interaction (écran multitactile).
Message électronique avec Eudora. |
Pour les reste des prévisions, il y a loin du rêve de 1988 à la réalité de 2013.
Comme disait Niels Bohr : "La prédiction est un art difficile, spécialement quand cela concerne le futur ". C'est bien vérifié avec l'article L.A. 2013.
Si nous refaisions le même exercice en 2013 et imaginions la vie dans 25 ans, en 2038, je crains bien que nous ne serions pas meilleurs.
Nous proposerions sans doute de nouveaux services sur des tablettes flexibles, un accès universel aux données stockées dans les nuages et des murs interactifs dans nos maisons. Pas sûr, encore une fois, que ça ressemble à la vraie vie des descendants de la génération Z.