Apple iPhone 4 vs Samsung Galaxy S |
Perdu, c'est Pablo Picasso.
Steve Jobs a juste repris (ou volé) la phrase de Picasso.
Dans une interview en 1996 (voir la vidéo), il déclarait "Good artists copy, great artists steal", ajoutant "we have always been shameless about stealing great ideas".
Si on s'arrête à ces deux phrases, comme beaucoup le font, on comprend que Jobs incite à copier et voler sans vergogne les grandes idées des autres. C'est à partir de cette interprétation que certains, atteints d'applelophobie, expliquent que Jobs n'est pas un inventeur, mais juste un sale copieur. La preuve, pour le Mac, il se serait contenté de copier la GUI de Xerox (mais la vérité est un peu plus compliquée).
Dans la suite de l'interview, Jobs précise sa pensée, son idée c'est qu'il faut prendre ses idées en dehors de l'informatique, regarder ailleurs, "se mettre en contact avec ce que les êtres humains ont fait de mieux, puis à tenter de l'intégrer à ce que vous faites".
Un exemple, on peut reprendre l'idée de la palette du peintre et l'intégrer dans un logiciel en tant que nouvelle forme de fenêtre de commandes. C'est ça voler une superbe idée, la prendre du monde réel et la transposer dans le monde numérique.
En revanche, reprendre dans son smartphone, le rebond des pages de l'iPhone ou encore le pinch and expand à une main pour zoomer, c'est une copie peu glorieuse.
C'est ça que pensait Jobs.
Si en plus, ce type de rebond ou cette forme de zoom est protégé, en les copiant, le risque est grand aux USA de se faire condamner. Samsung le savait et Jobs avait assez dit qu'il engagerait une "guerre thermonucléaire" et dépenserait jusqu'à son dernier dollar pour poursuivre les copieurs (c'était initialement contre Google au sujet d'Android).
Apple avait bien déposé un brevet en 2006 sur les gestes à plusieurs doigts sur un écran multi-touch (US 2007/0152984 A1).
Figure 1 du brevet Apple pour illustrer le zoom avec le pouce et l'index. |
Si le brevet envisage de faire toutes les opérations possibles sur un objet graphique avec des gestes à plusieurs doigts. C'est l'opération zoomer-dézoomer qui est pris comme exemple, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ont envisagé pas mal de réalisations de cette commande (sur une dimension, toutes les dimensions, proportionnelle ou pas...).
Apple avait donc bien breveté le pinch (pince) pour zoomer sur une petite surface multi-touch. Vu ce qu'est la loi américaine sur les brevets, ce n'est pas étonnant que Samsung soit condamné pour avoir repris dans ses produits, concurrents de l'iPhone, exactement le même geste que celui décrit avec précision dans le brevet Apple.
Je ne dis pas que c'est normal ou bien fait pour Samsung, mais seulement que le verdict n'est pas surprenant... surtout si on considère que le zoom n'était qu'un exemple de copie délibérée reprochée à Samsung (il y avait aussi la forme des icônes ou le rebond en fin de page).
Pour revenir à Picasso, Samsung en copiant quelques idées reste tout de même un bon artiste et on ne peut qu'espérer qu'il devienne un grand, et qu'il nous propose de futur produits vraiment innovants.
Je crois que Samsung en a les moyens (financiers et technologiques) et je pense même que la pomme risque un jour ou l'autre de se faire croquer par le tigre coréen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire