
Cette semaine un article de Rue 89 traite de
la guerre des tablettes et annonce l'abandon par Microsoft de son projet de tablette
Courier.
Un commentateur donne son avis sur les tablettes :
"Selon moi les tablettes n'auront pas le succès escompté.
Cela n'a que très peu d'intérêt.
Apple va se casser la gueule.
Quel marché pour ce produit ?
Alors qu'il y a des mini pc portables à 299 €, des téléphones tactiles et des livres en vrai papier qui ne pèsent que 100 grammes ?"Dans le même temps
Le Monde sort un
article sur l'iPad intitulé
"Pourquoi l'iPad fait rêver les éditeurs de presse ?". On peut y lire l'avis de GfK (4e mondial du conseil en étude de marché) qui pronostique
"En France, les ventes plafonneront à 100 000 exemplaires en 2010. L'iPad reste un produit élitiste (500 euros minimum). Et pour lequel les usages restent à inventer : les précédentes tentatives de tablettes ont été des échecs."Ça me rappelle l'avis du CEO de Microsoft, Steve Balmer, qui déclarait en 2007 : "There's no chance that the iPhone is going to get any significant market share."On a vu la suite, en particulier en France ou l'iPhone occupe la 1re place sur le marché des smartphones (plus de 50% en valeur avec, de plus, un seul produit).
Je pense que GfK se trompe et qu'il se vendra en France plus de 100 000 iPads en 2010 dans les AppleStores, à la Fnac et chez Darty. Les ventes vont certainement commencer timidement, mais je prédis de belles ventes en décembre (je ferai le point fin 2010 pour voir qui avait raison).
Je ne partage pas l'avis de l'internaute qui ne voit ni intérêt, ni marché pour les tablettes et encore moins l'idée que les mini pc (les netbooks), moins chers, font tuer les tablettes.
Je crois justement que c'est parce que les tablettes de type iPad ne sont pas comparables aux netbooks qu'elles vont s'imposer.
Accessoirement, je pense que l'annonce de Microsoft d'abandonner sa tablette Courier, dont
j'avais dit beaucoup de bien sur ce blog, va aider Apple dans la conquête d'un nouveau marché.
Heureusement que l'iPad n'a rien à voir avec un netbook qui n'est qu'un succédané de PC, léger et pas cher, mais si peu attrayant.
L'iPad prend le contrepied, il ne cherche pas à remplacer le PC, il veut avant tout
maximiser l'expérience utilisateur (aussi le prix) et minimiser son apprentissage du produit.
Alors que l'iPhone attaquait un marché déjà existant et en croissance, celui des smartphones, l'iPad se lance dans l'inconnu. On n'a pas d'exemple de tablettes à succès sur le marché grand public. Du coup, GfK, tout expert en prospective de marché qu'il est, se montre bien prudent. En fait, il montre son inaptitude à imaginer l'avenir d'un produit technologique alors qu'il est censé détecter les nouvelles tendances du marché.
A mon avis, tout l'intérêt de l'iPad et ce qui fera son succès, c'est qu'il va permettre de faire des "tâches qu'on ne faisait pas avant avec son PC".Les timorés, les grincheux objecteront qu'on n'a pas attendu l'iPad pour lire le journal ou un livre ou encore jouer, c'est vrai, mais l'expérience est radicalement différente.
Pour avoir une idée de ce que peut apporter l'iPad à la lecture numérique, il suffit de lire une fois le
New York Times sur un iPad. Pour se convaincre tout à fait, il faut regarder cette vidéo qui montre à quoi peut ressembler la lecture d'
Alice au pays des Merveilles sur iPad (qui reprend les illustrations originales de 1865).
C'est tout de même autre chose que de lire un GoogleBook sous Firefox !
Apple s'est planté une fois avec les tablettes, c'était avec le Newton en 1993. Il coûtait déjà plus de 700$ et en 5 ans Apple en a vendu 100 000 exemplaires (c'est peut-être de là que GfK tire ses pévisions de vente !).
Apple en a tiré quelques leçons, c'est aussi pour cela que l'iPad sera un succès.
Reste à espérer que d'autres compagnies aventureuses se lanceront sur ce marché et proposeront des tablettes plus légères, moins chères et plus fun.