vendredi 22 mai 2009
nano touch est même fait pour vos gros doigts
Microsoft s'intéresse décidément à l'interaction tactile sous toutes ses formes (tactile et multitactile) et aussi dans toutes les tailles (grande et petite).
Après avoir lancé Surface qui est une table de 47 pouces (107 cm), voici venir nanoTouch qui est un tout petit dispositif tactile dont la taille de l'écran varie entre 2,4" et 0,3''. Le plus grand fait donc environ 6 cm de diagonale avec une réolution de 320x240 pixels, c'est ce qu'on trouve sur un appareil photo d'entrée de gamme et le plus petit fait moins d'un centimètre pour une résolution de 40x30pixels.
nanoTouch est le fruit de la recherche Microsoft. Il a été conçu par Patrick Baudisch et Gerry Chu et présenté dans un article de CHI 2009.
L'originalité de nanoTouch n'est pas sa taille, mais le fait qu'il propose une interaction par l'arrière (back-of-device interaction).
Le principal problème de l'interaction tactile est que le doigt (également la main et le bras) lors de l'interaction masque une partie de l'écran. C'est le problème de l'occlusion. En déplaçant ses doigts à l'arrière du dispositif, il n'y a plus d'occlusion et tout l'écran reste visible.
Patrick Baudisch avait déjà présenté un premier système avec interaction par l'arrière du nom de Lucid Touch. On en avait parlé en 2007 sur ce blog.
Il y a deux différences esssentielles entre Lucid Touch et nanoTouch.
La première est que Lucid Touch est multitouch alors que nanoTouch propose une interaction à un doigt ce qui semble raisonnable vu la taille de l'écran.
La seconde différence tient au dispositif de saisie de l'entrée. Lucid Touch utilise une caméra pour capter l'image des doigts à l'arrière du dispositif, cette image apparaît en surimpression à l'écran pour créer une illusion de transparence.
nanoTouch utilise un pavé tactile (touchpad) pour déterminer la position du doigt qui est représenté à l'écran sous la forme d'un doigt (voir photo du haut) ou plus simplement d'un pointeur (voir photo du bas).
Ce qui est à retenir des études de Baudisch et Chu, c'est que l'interaction par l'arrière permet d'utiliser des petits écrans jusqu'à moins d'un pouce alors que l'interaction classique par devant ne le permet pas.
Il reste encore des idées à explorer et des prototypes à réaliser, par exemple, un dispositif multitouch avec interaction par devant et par derrière, sensible au passage du doigt sans contact (hovering), au toucher (touching) et à la pression (pressing).
Bref, l'aventure continue.
mercredi 13 mai 2009
Nuage de mots
Plutôt qu'un long discours, cette semaine, juste une image qui en dit autant.
C'est un nuage de mots (word cloud) construit à partir de ce blog.
Il a été réalisé avec l'application web wordle que je vous recommande.
vendredi 8 mai 2009
Pourquoi parler couture ?
Je reviens sur le projet sixthsense du MIT dont j'ai parlé dans un billet précédent et sur le concept de seamless interaction.
Pour resituer ce projet, le mieux est de regarder la conférence TED de Patti Maes (8 minutes).
Patti Maes indique en introduction que sixthsense permet un "seamless access and easy access to meta information that may exist somewhere...". Que veut-elle dire par "seamless" ?
Ce terme est de plus en plus utilisé et traduit littéralement en français par "sans couture" et parfois, par "sans soudure". On parle ainsi d'interface ou d'interaction sans couture ou encore d'intégration sans couture. Comme pas grand monde ne voit où sont les coutures dans une interface, cette expression est, me semble-t-il, pas très compréhensible car la métaphore avec le monde de la confection ne fonctionne pas vraiment.
Sans même en avoir vu, on comprend ce qu'est un T-Shirt, un boxer ou un jean sans couture, mais une interface ou un accès sans couture, ça n'évoque pas grand chose à grand monde.
Je trouve qu'il n'y a que dans le cas des écrans panora-miques qu'on comprend immédia-tement l'appellation de sans couture.
Un accès seamless à l'information signifie qu'on accède à l'information directement depuis le monde réel sans l'intermédiaire d'un assistant numérique. Par exemple, comme le montre la vidéo de sixthsense, on prend un livre, on regarde la couverture et on lit directement en sur-impression les avis des lecteurs.
Derrière la notion de "sans couture, il y a un toujours processus d'intégration. Pour l'utilisateur, il n'y a plus deux parties, mais une seule.
L'utilisateur ne perçoit qu'une seule entité ou un seul environnement homogène (par exemple, il ne distingue plus le cas du téléphone fixe à l'intérieur et du mobile à l'extérieur). Dit autrement, il n'a pas à savoir qu'avant, il y avait deux composants différents ou deux façons de faire, maintenant, pour l'utilisateur, l'interaction est homogène, transparente ou encore continue.
Il faudrait donc mieux éviter de parler de '"sans couture", disons plutôt que l'accès à l'information est transparent (pas besoin d'allumer son smartphone, lancer son navigateur et googler pour avoir une information) ; que l'échange d'information est continu (l'utilisateur n'a pas à se préoccuper de sa localisation pour communiquer avec autrui).
Dans le cas du projet sixthsense, seamless indique qu'il y a intégration entre le monde réel et le monde numérique. On n'accède pas à des services à partir d'un assistant (smarphone, pda communicant, netbook...), mais directement, les doigts servent de périphériques d'entrée et les objets du monde réel (livre, t-shirt, main...) constituent les périphériques de sortie.
De fait, tous les systèmes de réalité augmentée, d'informatique pervasive ou tangible cherchent à supprimer les coutures et à rendre l'interaction directe, homogène et transparente.
vendredi 1 mai 2009
Un coup de pompe et un bout de latex pour faire une vraie table tactile !
J'ai déjà indiqué sur ce blog (relire ce billet) que l'inconvénient principal des tables interactives était l'absence de sensation tactile.
Sur la plupart de ces tables, la surface d'interaction est rigide, vous la touchez en un ou plusieurs points, mais en retour, vous ne ressentez pas d'enfoncement ou de réaction de la table.
Chris Harrison, un étudiant de Carnegie Mellon University (CMU), encadré par Scott Hudson, a réalisé un prototype de table dont la surface réagit au contact.
Ils n'ont pas recouru à une technologie très avancée comme les nano-technologies et n'ont pas recherché un nouveau matériau de surface à mémoire de forme. Ils ont plus simplement recouvert la surface d'une couche de latex formant de multiples boutons qui peuvent être gonflés localement par une pompe à air.
Pour le reste, c'est une table multitactile "classique" à surface acrylique composée d'émetteurs infrarouges, d'une caméra et d'un vidéoprojecteur.
La membrane en latex permet de créer des boutons surgissant ("pop-up buttons") qu'on pourrait aussi appeler des boutons tactiles.
Vous pouvez regarder la vidéo de démonstration.
On avait déjà vu des recettes pour construire des tables interactives FTIR pour pas cher, devraient désormais apparaître quelques recommandations pour construire des tables réellement tactiles en recyclant quelques boîtes de préservatifs et de vielles pompes à vélo.
Bon bricolage.
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