mardi 11 août 2009
Un doigt de feedback tactile
Ce blog avait été créé début 2007 pour présenter l'apparition de nouvelles interactions digitales (au doigt), communément appelées interactions tactiles.
De quelques projets, quelques brevets et quelques produits, on est passé à un véritable raz de marée. En téléphonie, l'approche full tactile s'est généralisée et Microsoft imagine 2019 (dans 10 ans) avec plein de tablettes tactiles.
Si les années 80 ont consacré l'ère de la souris, les années 2010 semblent être celles du doigt.
Pour autant, aujourd'hui, l'interaction tactile reste d'une pauvreté affligeante avec juste deux ou trois actions de base : le tap, le tap long et le double tap et quelques gestes comme le célèbre swipe, le flick ou le pinch and extend pour le zoom.
Le simple tap, tout le monde connaît, c'est l'action de sélection, par exemple le choix d'une icône sur une tablette PC.
Le tap long, rien n'indique où l'on peut le pratiquer, c'est pourquoi si peu l'utilise. Un exemple est le tap long sur le clavier virtuel de l'iPhone qui permet d'accéder aux caractères accentués ou aux extensions (.com, .fr, .org...) à partir de la touche "point" lors de la saisie d'une adresse électronique.
Le double tap est encore plus mystérieux pour le majorité des utilisateurs. Qui sait qu'un double tap sur la barre supérieure d'une fenêtre de Mobile Safari permet de revenir en haut de page ou qu'effectué à l'intérieur d'une fenêtre, il provoque un zoom (iPhone ou table Diamond Touch).
L'avenir des systèmes tactile serait compromis si l'interaction digitale n'évoluait pas vers une plus grande richesse sensorielle et une plus grande variété gestuelle.
Il semble qu'Apple l'a bien compris comme le montre le brevet qu'il vient de déposer.
Ce brevet ouvre deux voies d'amélioration :
1. L'ajout d'un feedback tactile sous la forme de vibrations générées par des capteurs piézo-électriques. Ce feedback permet de distinguer au toucher la nature de la zone de contact tactile, est-ce un bouton, un lien, un champ de saisie, une roue cliquable (voir schéma) ? Le principal avantage du feedback tactile est de permettre une manipulation à l'aveugle du système, sans nécessiter d'avoir toujours les yeux rivés sur l'écran. L'idée est d'interagir comme dans sa voiture où l'on commande les différents dispositifs (clignotants, régulateur de vitesse, feux...) sans les regarder.
2. L'identification du doigt permet de répondre à la question est-ce le pouce, l'index ou le majeur qui touche l'écran ?. L'identification permet d'associer à chaque geste d'un doigt une commande spécifique. Ainsi, avec l'iPod, un tap de l'index déclencherait la lecture alors qu'un tap de l'annulaire provoquerait un retour arrière, quand le pouce contrôlerait le volume.
Il faudra cet enrichissement de l'interaction tactile pour assurer sa pérennité et permettre une pratique riche.
L'utilisateur devra pouvoir jouer, à la fois, sur la position du geste (un lien, une icône, une barre...), son sens (flick de droite à gauche, de gauche à droite...), sa durée (tap court ou long), sa répétition (simple ou double tap), le nombre de doigts (swipe à un, deux ou trois doigts, tap à 5 doigts) et la zone de contact (doigt, poing, tranche...).
De son côté, le système devra impérativement améliorer le feedback qui est bien faible aujourd'hui en ajoutant au feedback visuel (effet de transition) et sonore (clic de clavier), un feedback tactile comme le propose ce brevet.
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