mercredi 26 août 2009

Boire un petit coup, c'est agréable

En novembre 2007, on ne savait pas encore trop à quoi pourrait servir les tables interactives.
Je m'étais risqué à écrire, sur ce blog, "Je parie que les premières tables tactiles seront des tables de bar".
Deux ans plus tard, les baux bars interactifs pour bobos sont là, fréquentés d'ailleurs par une majorité de femmes.
Le plus branché est certainement le Clo Wine Bar au 4e étage du Time Warner Center de New York, New York.
Ce que je trouve bien, c'est la grande table interactive qui permet de se balader parmi les vins proposés.
Elle est multi-utilisateur et multitouch.
En parcourant les bouteilles avec le doigt, on retrouve l'effet d'agran-dissement des icônes du dock de MacOs.

Ce que je n'aime pas, c'est le distributeur de vin de type fontaine à soda de fast food, et aussi le codage des vins sous la forme E2, K5...
Plutôt que d'aller tirer 4 oz (12 cl) de A2 (du Krug "Grande Cuvee" sur la vidéo), je préfère, tout de même, qu'on m'apporte à table la coupe de Champagne.
L'autre inconvénient, c'est la carte magnétique qui est nécessaire pour accéder à la fontaine à vin, après 4 verres, elle est bloquée.
Boire un petit coup ça va, mais pas plus de quatre, c'est comme ça à NY !

Pour vous faire une idée, regardez la vidéo de Muse TV ou, plus drôle, la vidéo en japonais de Fuji TV.

samedi 22 août 2009

L'iPhone progresse de plus de 1 000% quand Windows Mobile chute de 29%... mais il faut regarder les chiffres de plus près


Il faudrait vivre sur une île déserte pour ne pas se rendre compte que les téléphones mobiles disposent de plus en plus d'un écran tactile.
Mais comment évaluer la progression de ce type d'interface ?
L'étude de Canalys (expert des marchés high-tech situé à Palo Alto) vient de livrer une étude sur le marché des smartphones au deuxième trimestre 2009.
Que s'est-il passé depuis un an (de Q2 2008 à Q2 2009) :
- D'abord que la crise mondiale ne touche pas les smartphones, la progression, au niveau mondial, est de 13% sur un an.
- Ensuite que certains acteurs gagnent plus que d'autres, par exemple, la progression de l'iPhone est de 627%, celle de RIM (avec les Blackberry) de 42%, Nokia monte seulement de 10%, les autres connaissent une baisse de 33%.
- En revanche, les poids lourds du marché restent les mêmes. Apple, avec un produit unique, ne représente que 2% du marché, quand Nokia fait 45% et RIM 17%.
- Du côté des interfaces, le tactile prend son envol avec une progression de 283%, le clavier physique complet progresse lui de 29% (surtout grâce à RIM), alors que le clavier téléphonique à 12 touches (T12) régresse de 42%.
- Au premier trimestre 2009, le clavier virtuel devient l'interface dominante, il équipe 40% (12% en 2008) des smartphones et détrône le T12 qui ne se retrouve plus que sur 32% des appareils (64% en 2008), arrive derrière le clavier physique complet qui équipe 28% des smartphones (25% en 2008). En un mot, le tactile explose et le T12 s'effondre.
- Enfin, côté système d'exploitation, on retrouve les même taux de progression pour Apple et RIM, soit respectivement 627% et 42%. Les perdants sont Symbian qui régresse de 2% et surtout Windows Mobile qui chute de 29%.
Cette étude montre qu'il faut toujours se méfier des chiffres. Sur le marché EMEA (Europe, Moyen Orient, Afrique), l'iPhone progresse de plus de 1 000%, extraordinaire... mais ne représente que 14% des smartphones (alors que Nokia avec une baisse de 0,1% reste leader avec 64% !
En résumé, globalement Nokia reste le leader du marché des smartphones, l'interface tactile passe pour la première fois devant les autres, Apple gagne des parts de marché (surtout en Amérique du Nord avec 23% des parts), RIM progresse toujours fortement. Globalement, le grand perdant est Windows Mobile qui équipe désormais moins de 10% des smartphones.

dimanche 16 août 2009

Interface grattable ou grattouillable ?



Dans le billet précédent de ce blog, je critiquais la pauvreté affligeante des interfaces tactiles qui se limitent le plus souvent à quelques taps et au mieux autorisent quelques gestes de base.
Chris Harrison, chercheur en IHM à Carnegie Mellon, propose d'entrer les informations de façon originale en grattant avec son doigt, même avec son ongle, n'importe quelle surface.
Il parle de scratchable input. Il s'agit donc d'une interaction par grattage ou d'une interface grattable, grattouillable ou si vous préférez scratchable.
Alors que d'ordinaire, l'interaction tactile nécessite une reconnaissance du geste (soit directement, en 2D, à partir de la surface tactile, soit par caméra pour les gestes dans l'espace), ici, c'est l'onde sonore générée par le grattage qui est reconnue acoustiquement par l'intermédiaire d'un bon micro.
Dans la vidéo, il utilise un stéthoscope (visible sur l'image juste au dessus de l'écran) posé directement sur la surface d'entrée (ici, le mur).

Cette approche permet de transformer, à bas coût, n'importe quelle surface rigide en une surface interactive.
Ce n'est plus seulement la table du salon qui devient tactile (comme avec une Surface Table), c'est potentiellement tous les murs, le sol ou les meubles.
Le point faible est certainement l'absence de feedback, il faut vraiment être au calme pour entendre le bruissement du doigt sur la surface, et bien sûr, il n'y a aucun feedback visuel.
Si vous regardez attentivement la vidéo, vous verrez que celui qui trouve plutôt étrange de grattouiller les murs, c'est le chien (vers 1 min 45), ça génère bien des sons hautes fréquences assez faciles à analyser, mais peut-être pas très agréables pour vos pets !

mardi 11 août 2009

Un doigt de feedback tactile


Ce blog avait été créé début 2007 pour présenter l'apparition de nouvelles interactions digitales (au doigt), communément appelées interactions tactiles.
De quelques projets, quelques brevets et quelques produits, on est passé à un véritable raz de marée. En téléphonie, l'approche full tactile s'est généralisée et Microsoft imagine 2019 (dans 10 ans) avec plein de tablettes tactiles.
Si les années 80 ont consacré l'ère de la souris, les années 2010 semblent être celles du doigt.
Pour autant, aujourd'hui, l'interaction tactile reste d'une pauvreté affligeante avec juste deux ou trois actions de base : le tap, le tap long et le double tap et quelques gestes comme le célèbre swipe, le flick ou le pinch and extend pour le zoom.
Le simple tap, tout le monde connaît, c'est l'action de sélection, par exemple le choix d'une icône sur une tablette PC.
Le tap long, rien n'indique où l'on peut le pratiquer, c'est pourquoi si peu l'utilise. Un exemple est le tap long sur le clavier virtuel de l'iPhone qui permet d'accéder aux caractères accentués ou aux extensions (.com, .fr, .org...) à partir de la touche "point" lors de la saisie d'une adresse électronique.
Le double tap est encore plus mystérieux pour le majorité des utilisateurs. Qui sait qu'un double tap sur la barre supérieure d'une fenêtre de Mobile Safari permet de revenir en haut de page ou qu'effectué à l'intérieur d'une fenêtre, il provoque un zoom (iPhone ou table Diamond Touch).
L'avenir des systèmes tactile serait compromis si l'interaction digitale n'évoluait pas vers une plus grande richesse sensorielle et une plus grande variété gestuelle.
Il semble qu'Apple l'a bien compris comme le montre le brevet qu'il vient de déposer.
Ce brevet ouvre deux voies d'amélioration :
1. L'ajout d'un feedback tactile sous la forme de vibrations générées par des capteurs piézo-électriques. Ce feedback permet de distinguer au toucher la nature de la zone de contact tactile, est-ce un bouton, un lien, un champ de saisie, une roue cliquable (voir schéma) ? Le principal avantage du feedback tactile est de permettre une manipulation à l'aveugle du système, sans nécessiter d'avoir toujours les yeux rivés sur l'écran. L'idée est d'interagir comme dans sa voiture où l'on commande les différents dispositifs (clignotants, régulateur de vitesse, feux...) sans les regarder.
2. L'identification du doigt permet de répondre à la question est-ce le pouce, l'index ou le majeur qui touche l'écran ?. L'identification permet d'associer à chaque geste d'un doigt une commande spécifique. Ainsi, avec l'iPod, un tap de l'index déclencherait la lecture alors qu'un tap de l'annulaire provoquerait un retour arrière, quand le pouce contrôlerait le volume.
Il faudra cet enrichissement de l'interaction tactile pour assurer sa pérennité et permettre une pratique riche.
L'utilisateur devra pouvoir jouer, à la fois, sur la position du geste (un lien, une icône, une barre...), son sens (flick de droite à gauche, de gauche à droite...), sa durée (tap court ou long), sa répétition (simple ou double tap), le nombre de doigts (swipe à un, deux ou trois doigts, tap à 5 doigts) et la zone de contact (doigt, poing, tranche...).
De son côté, le système devra impérativement améliorer le feedback qui est bien faible aujourd'hui en ajoutant au feedback visuel (effet de transition) et sonore (clic de clavier), un feedback tactile comme le propose ce brevet.

mercredi 5 août 2009

Apple voit grand avec l'iPod touch


Alors qu'en France, cet été, la nouvelle côté Apple, c'est la sortie du nouvel iPhone, le 3 GS, ce n'est pas sur ce produit qu'Apple fait sa pub outre atlantique. Apple mise gros en grand sur l'iPod touch.
Pour preuve, cette photo que j'ai prise à Los Angeles sur Hollywood boulevard le 24 juillet.
Je précise que cette publicité existe depuis quelques mois comme le montre cette autre photo prise à San Francisco en avril dernier (source : blog Ad (art)).
On peut faire quelques suppositions sur cette stratégie d'Apple.
Premièrement, ce n'est même pas la peine de faire de la publicité pour l'iPhone, il se vend tout seul. C'est un fait qu'en parcourant les Etats Unis, on est frappé par le nombre d'utilisateurs d'iPhone. Il y en a même qui photographient le Grand Canyon avec, un si mauvais appareil photo pour un site si grandiose, quel dommage !
Deuxièmement, la priorité d'Apple est de prendre pied sur le marché des consoles de jeux et d'imposer l'iPod touch comme la console portable la plus fun.
Troisièmement, en faisant de la pub pour l'iPod touch, Apple sait pertinemment qu'il en fait aussi pour l'iPhone, vu que le form factor est le même et que les applis sont les mêmes. Il fait d'une pierre deux coups. De fait, chaque produit dynamise l'autre.
Il y a peut-être une leçon à retenir, c'est que la convergence technologique dont parle depuis 15 ans tous les fabricants n'est pas forcément une bonne piste à suivre. En un mot, le bon produit, ce n'est pas le produit unique qui intègre toutes les technologies numériques. De fait, il y a différents marchés (celui des smartphones, des consoles de jeux, des lecteurs vidéos...), différents types d'utilisateurs (des jeunes, des vieux, des riches, des plus pauvres...), Apple a bien compris qu'il fallait proposer l'iPhone et l'iPod touch plutôt qu'un seul produit... en attendant le prochain qui attaquera peut-être le marché des tablettes internet multimédia (TIM).