mercredi 23 décembre 2009
Oublié la souris avec le multi-geste qu'ils disent !
Cela fait plusieurs années que vous attendez une manière de rendre la technologie plus naturelle, plus maniable et plus amusante. L'Aspire 5738PG de 15,6 pouces est le premier portable d'Acer équipé de la technologie tactile multi-geste de nouvelle génération, ce qui en fait la machine de divertissement mobile la plus pointue jamais réalisée. Désormais, quand vous voulez vous amuser, vous n'avez qu'à toucher l'écran. Une souris ? Qui en a besoin ?
Si vous lisez régulièrement ce blog, vous allez trouver que le texte précédent ressemble à pas mal de billets rédigés depuis 2007 sur ce blog.
Pourtant, pour la première fois, ce n'est pas moi qui l'ai écrit, c'est juste une pub d'Acer passée en pleine page du journal Le Monde.
Quand une pub ressemble aux blogs techno, c'est certainement le signe que la technologie arrive à maturité.
Le texte de la pub prête cependant à sourire et fait preuve de pas mal de naïveté.
Acer qualifie sa nouvelle technologie tactile de multi-geste, on connaissait déjà le multipointeur, le multitactile ou le multitouch, mais pas le multi-geste. Remarquez que si le mono-pointeur ou le tactile a du sens, le mono-geste est absurde. A quoi servirait une techno qui ne vous permettrait qu'un seul geste. Déjà la souris, dans les années 60, était multi-geste. En fait, Acer n'a rien inventé avec le multi-geste. Depuis des années, le trackpad d'Apple ou le touchpad d'Assus permettent de faire dfférents gestes à un doigt, deux doigts, trois doigts, c'est ça qu'Acer appelle le multi-geste. C'est la mauvaise traduction qu'ils ont trouvé pour "multi-touch gestures".
La pub confirme aussi involontairement que les interfaces tactiles ne sont pas bien adaptées pour les usages habituels des PC portables, pardon on doit dire maintenant notebook, comme dit la pub, c'est bien comme "machine de divertissement" pour "quand vous voulez vous amuser".
S'il s'agit de lancer un MP3 ou de jouer avec ses photos,ça peut être amusant, mais pour le reste, vous allez vite trouver ça pénible et inefficace.
On peut donc répondre à la conclusion de la pub qui demande "Ue souris ? Qui en a besoin ?" Ma réponse est "Tout le monde et encore pour longtemps. Pour être honnête, je précise que ça fait déjà plusieurs années que je n'utilise plus de souris avec mon laptop car mon trackpad multitactile me convient très bien.
Enfin, si vous décidez d'acheter l''Aspire 5738P, n'oubliez surtout pas de prévoir le nécessaire pour nettoyer l'écran car il a la propriété de bien faire ressortir les traces de doigts, sans compter, autre inconvénient, qu'à force de toucher l'écran, celui-ci à tendance à s'incliner de plus en plus.
Avec l'arrivée de Windows 7, mais surtout de Touch Pack, on va voir déferler des notebooks tactiles avec quelques applications ludiques (Surface Globe, Surface Collage, Surface Laggon...), mais pour autant, quand vous ne voudrez pas seulement vous amuser, vous ne toucherez certainement pas l'écran, mais utiliserez plutôt votre souris dernière génération qu'on vous aura offert pour Noël.
Bonnes fêtes à tous et n'abusez pas du multi-geste avec votre flute de champagne !
vendredi 4 décembre 2009
En différé d'ITS 2009 à Banff
La principale conférence scientifique sur les tables et surfaces interactives a pris un nouveau nom en 2009, elle s'appelle désormais ITS (Interactives Tabletops and Surfaces) et s'est déroulée à Banff au coeur des rocheuses candiennes dans un écrin de rêve (voir photo).
Les tables les plus utilisées dans les travaux de recherche présentés et dans les démos étaient des SMART et des SURFACE. Assez normal car SMART est une société de Calgary (à 2h de Banff) et Surface de Redmond dans l'état de Washington.
Que peut-on retenir ?
C'est que ces tables disposent désormais d'outils de développement qui permettent assez facilement de développer des applications.
On risque donc de voir naître rapidement tout un tas d'applications sur ces surfaces interactives un peu comme cela se passe sur l'iPhone.
Justement, en parlant d'iPhone, autre point intéressant, c'est la complé-mentarité entre petite et grande surface, comme le montre cette démons-tration de visualisation sur table.
L'iPhone (ou un iPod Touch) sert de lentille magique et permet de zoomer une zone de la table.
Il y a une double collabo-ration, collabo-ration entre les personnes autour d'une tâche et collabo-ration entre les dispo-sitifs, la table permettant une vue globale et le smartphone une vue de détail. L'intérêt est que le smartphone peut passer de main en main et s'orienter comme on le souhaite, la table ne pouvant bien sûr pas bouger.
Autre constation, c'est que les tables interactives sont vraiment attractives et que les utilisateurs sont vite engagés dans l'interaction. Cette photo, mieux qu'un long discours montre comment l'utilisateur peut être captivé.
Après, la difficulté pour le développeur, c'est d'avoir le bon algorithme de suivi de doigts et de mains car ça bouge très vite et partout !
mardi 3 novembre 2009
Vitrine magique
Après avoir parlé des surfaces interactives dans les bars et restaurants, abordons les vitrines magiques, plus exactement les vitrines interactives. Ça vient de sortir et ça risque de proliférer.
La première que j'ai rencontrée dans la rue, c'est celle d'une agence de voyage de Grenoble. Le produit est réalisé par une petite société locale pleine d'avenir qui s'appelle Hilabs. Ce n'est pas très étonnant quand on sait que Grenoble est un des pôles majeurs en France sur les nouvelles interactions homme-machine (IHM).
Si la technologie EyeLight d'Hilabs fonctionne bien, elle n'attire pas encore le chaland.
Pour preuve l'énorme sticker autour du grand écran tactile qui indique "N'hésitez plus, touchez la vitrine".
Comme ça ne doit pas suffire, dès que vous approchez, l'écran affiche un premier message "n'hésitez plus", puis un deuxième "touchez la vitrine".
Ce n'est pas encore gagné pour autant, il suffit de regarder la perplexité de la jeune femme assez intriguée par cette vitrine pas comme les autres.
Elle porte sa main au visage, l'air de dire "et maintenant, que faire ?".
Un peu plus tard, vu la simplicité de l'inter-action, elle n'hésite plus à toucher les différentes fiches de voyage et finit même par faire de grands gestes sur la surface.
Pour un tout nouveau support d'infor-mation commer-ciale, ce n'est pas si mal, la badaude n'a pas fuit devant cette vitrine un peu spéciale.
Espérons qu'on ne verra pas partout des vitrines couvertes d'affreux messages "n'hésitez pas, touchez-moi".
Pour finir, une remarque, ne sachant pas dans quelle boutique de la place Victor Hugo de Grenoble était cette vitrine, j'ai demandé à la contractuelle qui fait le tour du quartier à longueur de journée si elle savait où elle était. Elle n'a pas su me renseigner, elle n'avait jamais remarqué cette vitrine interactive qui s'anime pourtant à son approche.
De deux choses l'une, soit, cette technologie n'attire pas vraiment, soit la contractuelle est très occupée à mettre des PV et ne n'a pas le loisir de regarder les vitrines.
La première que j'ai rencontrée dans la rue, c'est celle d'une agence de voyage de Grenoble. Le produit est réalisé par une petite société locale pleine d'avenir qui s'appelle Hilabs. Ce n'est pas très étonnant quand on sait que Grenoble est un des pôles majeurs en France sur les nouvelles interactions homme-machine (IHM).
Si la technologie EyeLight d'Hilabs fonctionne bien, elle n'attire pas encore le chaland.
Pour preuve l'énorme sticker autour du grand écran tactile qui indique "N'hésitez plus, touchez la vitrine".
Comme ça ne doit pas suffire, dès que vous approchez, l'écran affiche un premier message "n'hésitez plus", puis un deuxième "touchez la vitrine".
Ce n'est pas encore gagné pour autant, il suffit de regarder la perplexité de la jeune femme assez intriguée par cette vitrine pas comme les autres.
Elle porte sa main au visage, l'air de dire "et maintenant, que faire ?".
Un peu plus tard, vu la simplicité de l'inter-action, elle n'hésite plus à toucher les différentes fiches de voyage et finit même par faire de grands gestes sur la surface.
Pour un tout nouveau support d'infor-mation commer-ciale, ce n'est pas si mal, la badaude n'a pas fuit devant cette vitrine un peu spéciale.
Espérons qu'on ne verra pas partout des vitrines couvertes d'affreux messages "n'hésitez pas, touchez-moi".
Pour finir, une remarque, ne sachant pas dans quelle boutique de la place Victor Hugo de Grenoble était cette vitrine, j'ai demandé à la contractuelle qui fait le tour du quartier à longueur de journée si elle savait où elle était. Elle n'a pas su me renseigner, elle n'avait jamais remarqué cette vitrine interactive qui s'anime pourtant à son approche.
De deux choses l'une, soit, cette technologie n'attire pas vraiment, soit la contractuelle est très occupée à mettre des PV et ne n'a pas le loisir de regarder les vitrines.
mardi 20 octobre 2009
Avec le clavier multitouch de Microsoft, à deux mains, c'est mieux.
J'avais promis de revenir sur le problème de la saisie de texte sur les hypothétiques tablettes tactiles de type Microsoft Courier ou Apple iPad (ce nom n'a rien de certain).
Sur les différentes vidéos, on voit bien deux approches différentes.
Du côté de la pomme, l'iPad est vu comme un iPod touch grand format, un genre de livre électronique (appelé aussi kindle), la saisie repose donc sur un classique clavier virtuel comme sur l'iPhone.
Du côté de Redmond, comme le montre cette vidéo (la même que dans le dernier billet de ce blog), pas de clavier, on écrit tout au stylet, aussi bien une url, que l'adresse d'un contact, un tag ou une note.
Vous allez me prendre pour un éternel pessimiste, mais je n'y crois pas trop, l'écriture au stylet reste lente (juste quelques mots à la minute), pas très commode, on ne sait pas trop quoi faire du stylet quand on n'écrit pas et, surtout, on risque de passer plus son temps corriger le texte qu'à vraiment écrire.
Je pense que Microsoft n'est pas naïf et a quelques idées pour saisir de façon plus efficace du texte sur ses futures tablettes.
Plus que des idées, il a déposé un brevet qui propose un clavier plus original que le clavier virtuel de l'iPhone qui n'est jamais que la réduction du clavier qwerty inventé par Sholes en 1873 ! Bref, dans ce domaine, Apple n'innove pas trop.
Quelle est l'originalité du clavier proposé à Redmond ? C'est d'être adapté à la frappe à plusieurs doigts sur une surface tactile. Le problème avec les surfaces tactiles, c'est que contrairement aux claviers physiques, on ne sent pas les touches sous les doigts, on ne peut donc pas saisir à l'aveugle, il faut toujours regarder le clavier.
Dit autrement, sur un clavier physique azerty, il suffit de savoir qu'on a l'auriculaire sur le "a" pour taper le "z" avec l'annulaire sans avoir à regarder le clavier. Sur un écran tactile, on n'a pas cette correspondance physique entre les touches et les doigts.
Le brevet de Microsoft repose sur la technologie multitouch et aligne les touches sous les doigts de l'utilisateur. Comme le montre le schéma du clavier, en posant les 5 doigts sur la surface tactile, l'espace tombe sous le pouce, le "h" sous l'index, le "j" sous le majeur, le "k" sous l'annulaire et le "l" sous l'auriculaire de la main droite.
En fait, ce n'est plus les doigts qui se positionnent sur les touches comme avec un clavier physique, ce sont les touches qui tombent automatiquement sous les doigts.
Cette approche me semble intéressante, je ne pense pas qu'elle va permettre de saisir du texte sur une tablette avec des performances extraordinaires, mais elle devrait permettre de relâcher un peu l'attention visuelle nécessaire à la saisie sur les dispositifs tactiles.
Dernier avantage, vous avez remarqué que vous aviez deux mains, comme la tablette Courier est dual screen et que le clavier proposé est éclaté en deux sous-claviers, c'est assez élégant d'afficher chaque partie sur un des écrans et de saisir avec une main de chaque côté.
En voilà une idée qu'elle est bonne.
dimanche 4 octobre 2009
Courier - Et si la prochaine tablette venait de Microsoft et pas d'Apple
Dans le dernier billet de ce blog, je parlais des rumeurs persistantes sur la sortie imminente de tablettes tactiles.
A ce jeu, Apple est hors concours, depuis des années, il n'y a pas un mois sans qu'on annonce l'arrivée d'une telle tablette avec photos à l'appui.
Eh bien, aujourd'hui, la rumeur ne vient plus d'Apple, mais de Microsoft avec sa tablette Courier.
C'est encore un prototype, mais on ne semble plus loin d'un produit.
La principale caracté-ristique de Courier, c'est d'être une tablette double écran (dual-screen tablet), elle s'ouvre et se ferme comme un livre, une charnière relie les deux côtés composé chacun d'un écran de 7''.
C'est donc plus qu'une simple tablet, c'est une booklet.
Il faut aussi remarquer que cette tablette se recharge par induction, elle ne se branche pas, elle se pose simplement sur un socle inductif (inductive pad).
Comme il se doit, cette tablette est multitactile, l'interaction repose sur des gestes réalisés à un ou plusieurs doigts. On retrouve, en plus du tap et double tap, le classique flick (geste directif) pour envoyer une information d'une page vers l'autre (en fait, d'un écran vers l'autre), le pinch (geste de pince) pour zoomer, ou encore le petit geste pour tourner les pages.
En plus des gestes, on a aussi accès à des boutons, sur la zone médiane qui est également tactile au niveau de la charnière.
L'interaction se fait au doigt ou au stylet. On utilise le doigt pour les gestes et le stylet pour écrire, par exemple, pour indiquer l'adresse d'un site web (URL).
Si je crois que Microsoft est capable de sortir une telle tablette, je ne suis vraiment pas certain que cette dernière possibilité soit réaliste, l'écriture au stylet sur une petite surface de 7'' reste lente et pas très agréable, quant à la reconnaissance de l'écriture, elle restera truffée d'erreur et ne fera qu'énerver l'utilisateur.
Je pense que Microsoft proposera dans le produit final une autre façon d'entrer du texte (j'y reviendrai dans le prochain billet).
Pour les commandes, en revanche, Courier a choisi d'utiliser des menus circulaires (pie menu), là, c'est le bon choix. Je ne pense pas qu'on retrouvera dans Courier une classique et obsolète barre de menu.
Vous pouvez voir toutes ces caractéristiques de la tablette Courier dans cette courte vidéo.
lundi 14 septembre 2009
iPad, iTouch, iTablet, iTouch Pod pro, iNote, iLive, iDoodad
Avez-vous constaté que tous les systèmes interactifs, tous les formats d'écrans ont leurs versions tactiles.
Le téléphone mobile a vu débarquer le smartphone full tactile, le PC existe en version tablet PC, et l'écran LCD ou plasma sert de base aux grandes surfaces interactives.
La question qui se pose est de savoir si le netbook, le produit phare depuis 2 ans, peut échapper à la tactilisation ?
Il existe peu de tablettes tactiles de taille moyenne (de 6 à 10''), on peut citer les PMP Archos 9 ou Bmorn BM-888 ou encore l'UMPC Samsung Q1.
Ce serait étonnant que des tablettes tactiles avec des écrans plus grand que les 4'' des smartphones et plus petits que les 10'' des netbooks ne débarquent pas sur le marché.
On en parle depuis des années et du côté d'Apple les rumeurs sont incessantes.
Depuis 2007, on annonce la sortie imminente d'une tablette, en quelque sorte un iPhone grand modèle.
Chacun a même son idéee sur son nom : iPad, iTouch, iTablet, iTouch Pod pro, iNote, iLive...
C'est certainement la rumeur la plus insisinstante de l'été. Certains pensaient qu'une annonce suivrait le retour de Steve Jobs cet été. Encore raté.
Quand on connaît l'échec du Message Pad (plus connu sous le nom de Newton) et qu'on se souvient que c'est Steve Jobs qui avait mis un terme à l'aventure MessagePad en 1997, on n'est pas surpris de la prudence d'Apple sur ce type de produit.
Il faut aussi se souvenir de l'échec des premiers PC tablette, appelés NotePad, qui tournanient sous Windows for Pen Computing (W4PC) au début des années 90. Le plus connu était le NCR Notepad 3125.
On a aussi totalement oublié, qu'en 1992, le premier ThinkPad, nom des portables IBM (toujours commercialisés sous ce nom par Lenovo) était un PC tablette. C'était le 700T qui coûtait plus de 4 000 $. C'est pour cette raison qu'IBM a créé le nom ThinkPad (Pad indiquant qu'il s'agissait d'une tablette). Il avait un écran monochrome de 10'' en VGA (640x480).
Bref, la tablette PC n'est pas une idée neuve et son histoire est davantage peuplée d'échecs que de réussites.
La nouveauté, c'est qu'on parle également de tablette dans le monde Androïd, mais comme pour l'iTablet, ces annonces ne sont des fakes (de fausses rumeurs).
Alors pourquoi ces tablettes ne sortent pas, pourquoi les générations précédentes de tablettes n'ont pas été vraiment convaincantes.
Le problème n'est pas technologique, c'est plutôt que ce type de système offrent plus d'inconvénients que d'avantages et que ces inconvénients sont assez rédhibitoires.
Quels sont-ils ?
Le premier problème est leur taille, la tablette PC est trop grande pour entrer dans une poche (contrairement à un smartphone ou un PDA).
Le deuxième, c'est qu'une tablette coûte bien plus chère qu'une machine de même taille sans écran tactile. C'est toujours vrai aujourd'hui quand on voit le prix des netbooks.
Le troisième défaut est que la saisie de texte avec un stylet ou au doigt reste lente (on écrit pas plus d'une dizaine de mots par minute avec un stylo) et que les erreurs de reconnaissance restent (et resteront) toujours nombreuses (impossible d'écrire quelques mots sans erreur).
Quatrièmement, que le seul intérêt de la tablette, par rapport au laptop ou au netbook, est de pouvoir l'utiliser sans le poser sur une table, en le tenant à la main. Mais dans ces conditions, vous n'avez qu'une main libre (l'autre tient le système), vous n'êtes pas bien installé pour interagir, et si, en plus vous bougez, vous constaterez rapidement que vous ne pouvez pas faire grand chose. C'est comme pour les smartphones, c'est quasiment impossible de les utiliser en marchant.
On peut encore ajouter qu'avec leur écran tactile, les tablettes sont fragiles et doivent être protégées ce qui complique encore leur usage.
Alors, je ne sais pas si Apple va sortir son iTablet, si les chinois vont proposer une tablette sous Android ou si les coréens vont donner une suite au Q2, mais je ne crois pas que les tablettes multitactiles de 7 à 10'' feront un carton.
On en reparle dans 3 ans.
mercredi 9 septembre 2009
Le Hard Rock Cafe passe aux surfaces interactives
Après Imano à Londres, Clo Wine Bar à New York, le Hard Rock Cafe de Las Vegas s'équipe en surfaces interactives.
Qui sera le premier à proposer un tour du monde des bars tablointeractifs ou à faire une Google Map sur ce sujet.
Le Hard Rock sort le grand jeu avec d'abord un mur géant interactif multitactile et multiutilisateur, des tables interactives multitactiles et des juke box multimédia tactiles.
Les tables sont de classiques Microsoft Surface avec des applications propres au Hard Rock comme on peut le voir sur cette vidéo.
Le mur ne fait pas moins de 5,50 m par 1,20 m et permet à 6 utilisateurs de naviguer dans les collections d'objets de l'enseigne sous une "douche sonore".
Comme le montre cette autre vidéo (vers 1,12 min), vous pourrez toucher du doigt les gants pailletés de Mickael Jackson (et aussi son blouson rouge de l'album Beat it). Dommage que cette technologie ne permette pas de les enfiler, mais c'est déjà pas mal.
A n'en pas douter, ces surfaces interactives devraient attirer le public dans les bars et restaurants ainsi équipés. Il faudrait cependant qu'on puisse poser son verre et éventuellement le renverser sur sa table interactive ce qui ne semble pas possible au Hard Rock (contrairement au Clo Wine Bar).
Les applications possibles sont innombrables. Imaginez un table-store qui offrirait 20 000 applications qu'on pourrait tester (au moins quelques unes) en sirotant un verre ou en mangeant. Il faudrait limiter le temps à table car sinon, ça deviendrait vite l'inverse du fast-food pour certains !
Il faudrait cependant que les apps soient plus intéressantes que celle présentée sur cette vidéo qui ressemble aux premières applis sur table interactive à bas coût.
Pour le Hard Rock, l'avantage est évident, il pourra désormais montrer ses riches collections de guitares et autres objets cultes dans tous ses restaurants.
Personnellement, j'aimais bien me balader dans les différents étages du restau et m'arrêter devant la guitare d'Eric Clapton ou la veste d'Elvis (à voir dans le café de Los Angeles).
Ne soyons pas nostalgique, et essayons le Hard Rock Cafe de Las Vegas, où il est désormais possible debout devant le mur ou assis à table de toucher du doigt l'âme du rock.
mercredi 26 août 2009
Boire un petit coup, c'est agréable
En novembre 2007, on ne savait pas encore trop à quoi pourrait servir les tables interactives.
Je m'étais risqué à écrire, sur ce blog, "Je parie que les premières tables tactiles seront des tables de bar".
Deux ans plus tard, les baux bars interactifs pour bobos sont là, fréquentés d'ailleurs par une majorité de femmes.
Le plus branché est certainement le Clo Wine Bar au 4e étage du Time Warner Center de New York, New York.
Ce que je trouve bien, c'est la grande table interactive qui permet de se balader parmi les vins proposés.
Elle est multi-utilisateur et multitouch.
En parcourant les bouteilles avec le doigt, on retrouve l'effet d'agran-dissement des icônes du dock de MacOs.
Ce que je n'aime pas, c'est le distributeur de vin de type fontaine à soda de fast food, et aussi le codage des vins sous la forme E2, K5...
Plutôt que d'aller tirer 4 oz (12 cl) de A2 (du Krug "Grande Cuvee" sur la vidéo), je préfère, tout de même, qu'on m'apporte à table la coupe de Champagne.
L'autre inconvénient, c'est la carte magnétique qui est nécessaire pour accéder à la fontaine à vin, après 4 verres, elle est bloquée.
Boire un petit coup ça va, mais pas plus de quatre, c'est comme ça à NY !
Pour vous faire une idée, regardez la vidéo de Muse TV ou, plus drôle, la vidéo en japonais de Fuji TV.
Je m'étais risqué à écrire, sur ce blog, "Je parie que les premières tables tactiles seront des tables de bar".
Deux ans plus tard, les baux bars interactifs pour bobos sont là, fréquentés d'ailleurs par une majorité de femmes.
Le plus branché est certainement le Clo Wine Bar au 4e étage du Time Warner Center de New York, New York.
Ce que je trouve bien, c'est la grande table interactive qui permet de se balader parmi les vins proposés.
Elle est multi-utilisateur et multitouch.
En parcourant les bouteilles avec le doigt, on retrouve l'effet d'agran-dissement des icônes du dock de MacOs.
Ce que je n'aime pas, c'est le distributeur de vin de type fontaine à soda de fast food, et aussi le codage des vins sous la forme E2, K5...
Plutôt que d'aller tirer 4 oz (12 cl) de A2 (du Krug "Grande Cuvee" sur la vidéo), je préfère, tout de même, qu'on m'apporte à table la coupe de Champagne.
L'autre inconvénient, c'est la carte magnétique qui est nécessaire pour accéder à la fontaine à vin, après 4 verres, elle est bloquée.
Boire un petit coup ça va, mais pas plus de quatre, c'est comme ça à NY !
Pour vous faire une idée, regardez la vidéo de Muse TV ou, plus drôle, la vidéo en japonais de Fuji TV.
samedi 22 août 2009
L'iPhone progresse de plus de 1 000% quand Windows Mobile chute de 29%... mais il faut regarder les chiffres de plus près
Il faudrait vivre sur une île déserte pour ne pas se rendre compte que les téléphones mobiles disposent de plus en plus d'un écran tactile.
Mais comment évaluer la progression de ce type d'interface ?
L'étude de Canalys (expert des marchés high-tech situé à Palo Alto) vient de livrer une étude sur le marché des smartphones au deuxième trimestre 2009.
Que s'est-il passé depuis un an (de Q2 2008 à Q2 2009) :
- D'abord que la crise mondiale ne touche pas les smartphones, la progression, au niveau mondial, est de 13% sur un an.
- Ensuite que certains acteurs gagnent plus que d'autres, par exemple, la progression de l'iPhone est de 627%, celle de RIM (avec les Blackberry) de 42%, Nokia monte seulement de 10%, les autres connaissent une baisse de 33%.
- En revanche, les poids lourds du marché restent les mêmes. Apple, avec un produit unique, ne représente que 2% du marché, quand Nokia fait 45% et RIM 17%.
- Du côté des interfaces, le tactile prend son envol avec une progression de 283%, le clavier physique complet progresse lui de 29% (surtout grâce à RIM), alors que le clavier téléphonique à 12 touches (T12) régresse de 42%.
- Au premier trimestre 2009, le clavier virtuel devient l'interface dominante, il équipe 40% (12% en 2008) des smartphones et détrône le T12 qui ne se retrouve plus que sur 32% des appareils (64% en 2008), arrive derrière le clavier physique complet qui équipe 28% des smartphones (25% en 2008). En un mot, le tactile explose et le T12 s'effondre.
- Enfin, côté système d'exploitation, on retrouve les même taux de progression pour Apple et RIM, soit respectivement 627% et 42%. Les perdants sont Symbian qui régresse de 2% et surtout Windows Mobile qui chute de 29%.
Cette étude montre qu'il faut toujours se méfier des chiffres. Sur le marché EMEA (Europe, Moyen Orient, Afrique), l'iPhone progresse de plus de 1 000%, extraordinaire... mais ne représente que 14% des smartphones (alors que Nokia avec une baisse de 0,1% reste leader avec 64% !
En résumé, globalement Nokia reste le leader du marché des smartphones, l'interface tactile passe pour la première fois devant les autres, Apple gagne des parts de marché (surtout en Amérique du Nord avec 23% des parts), RIM progresse toujours fortement. Globalement, le grand perdant est Windows Mobile qui équipe désormais moins de 10% des smartphones.
dimanche 16 août 2009
Interface grattable ou grattouillable ?
Dans le billet précédent de ce blog, je critiquais la pauvreté affligeante des interfaces tactiles qui se limitent le plus souvent à quelques taps et au mieux autorisent quelques gestes de base.
Chris Harrison, chercheur en IHM à Carnegie Mellon, propose d'entrer les informations de façon originale en grattant avec son doigt, même avec son ongle, n'importe quelle surface.
Il parle de scratchable input. Il s'agit donc d'une interaction par grattage ou d'une interface grattable, grattouillable ou si vous préférez scratchable.
Alors que d'ordinaire, l'interaction tactile nécessite une reconnaissance du geste (soit directement, en 2D, à partir de la surface tactile, soit par caméra pour les gestes dans l'espace), ici, c'est l'onde sonore générée par le grattage qui est reconnue acoustiquement par l'intermédiaire d'un bon micro.
Dans la vidéo, il utilise un stéthoscope (visible sur l'image juste au dessus de l'écran) posé directement sur la surface d'entrée (ici, le mur).
Cette approche permet de transformer, à bas coût, n'importe quelle surface rigide en une surface interactive.
Ce n'est plus seulement la table du salon qui devient tactile (comme avec une Surface Table), c'est potentiellement tous les murs, le sol ou les meubles.
Le point faible est certainement l'absence de feedback, il faut vraiment être au calme pour entendre le bruissement du doigt sur la surface, et bien sûr, il n'y a aucun feedback visuel.
Si vous regardez attentivement la vidéo, vous verrez que celui qui trouve plutôt étrange de grattouiller les murs, c'est le chien (vers 1 min 45), ça génère bien des sons hautes fréquences assez faciles à analyser, mais peut-être pas très agréables pour vos pets !
mardi 11 août 2009
Un doigt de feedback tactile
Ce blog avait été créé début 2007 pour présenter l'apparition de nouvelles interactions digitales (au doigt), communément appelées interactions tactiles.
De quelques projets, quelques brevets et quelques produits, on est passé à un véritable raz de marée. En téléphonie, l'approche full tactile s'est généralisée et Microsoft imagine 2019 (dans 10 ans) avec plein de tablettes tactiles.
Si les années 80 ont consacré l'ère de la souris, les années 2010 semblent être celles du doigt.
Pour autant, aujourd'hui, l'interaction tactile reste d'une pauvreté affligeante avec juste deux ou trois actions de base : le tap, le tap long et le double tap et quelques gestes comme le célèbre swipe, le flick ou le pinch and extend pour le zoom.
Le simple tap, tout le monde connaît, c'est l'action de sélection, par exemple le choix d'une icône sur une tablette PC.
Le tap long, rien n'indique où l'on peut le pratiquer, c'est pourquoi si peu l'utilise. Un exemple est le tap long sur le clavier virtuel de l'iPhone qui permet d'accéder aux caractères accentués ou aux extensions (.com, .fr, .org...) à partir de la touche "point" lors de la saisie d'une adresse électronique.
Le double tap est encore plus mystérieux pour le majorité des utilisateurs. Qui sait qu'un double tap sur la barre supérieure d'une fenêtre de Mobile Safari permet de revenir en haut de page ou qu'effectué à l'intérieur d'une fenêtre, il provoque un zoom (iPhone ou table Diamond Touch).
L'avenir des systèmes tactile serait compromis si l'interaction digitale n'évoluait pas vers une plus grande richesse sensorielle et une plus grande variété gestuelle.
Il semble qu'Apple l'a bien compris comme le montre le brevet qu'il vient de déposer.
Ce brevet ouvre deux voies d'amélioration :
1. L'ajout d'un feedback tactile sous la forme de vibrations générées par des capteurs piézo-électriques. Ce feedback permet de distinguer au toucher la nature de la zone de contact tactile, est-ce un bouton, un lien, un champ de saisie, une roue cliquable (voir schéma) ? Le principal avantage du feedback tactile est de permettre une manipulation à l'aveugle du système, sans nécessiter d'avoir toujours les yeux rivés sur l'écran. L'idée est d'interagir comme dans sa voiture où l'on commande les différents dispositifs (clignotants, régulateur de vitesse, feux...) sans les regarder.
2. L'identification du doigt permet de répondre à la question est-ce le pouce, l'index ou le majeur qui touche l'écran ?. L'identification permet d'associer à chaque geste d'un doigt une commande spécifique. Ainsi, avec l'iPod, un tap de l'index déclencherait la lecture alors qu'un tap de l'annulaire provoquerait un retour arrière, quand le pouce contrôlerait le volume.
Il faudra cet enrichissement de l'interaction tactile pour assurer sa pérennité et permettre une pratique riche.
L'utilisateur devra pouvoir jouer, à la fois, sur la position du geste (un lien, une icône, une barre...), son sens (flick de droite à gauche, de gauche à droite...), sa durée (tap court ou long), sa répétition (simple ou double tap), le nombre de doigts (swipe à un, deux ou trois doigts, tap à 5 doigts) et la zone de contact (doigt, poing, tranche...).
De son côté, le système devra impérativement améliorer le feedback qui est bien faible aujourd'hui en ajoutant au feedback visuel (effet de transition) et sonore (clic de clavier), un feedback tactile comme le propose ce brevet.
mercredi 5 août 2009
Apple voit grand avec l'iPod touch
Alors qu'en France, cet été, la nouvelle côté Apple, c'est la sortie du nouvel iPhone, le 3 GS, ce n'est pas sur ce produit qu'Apple fait sa pub outre atlantique. Apple mise gros en grand sur l'iPod touch.
Pour preuve, cette photo que j'ai prise à Los Angeles sur Hollywood boulevard le 24 juillet.
Je précise que cette publicité existe depuis quelques mois comme le montre cette autre photo prise à San Francisco en avril dernier (source : blog Ad (art)).
On peut faire quelques suppositions sur cette stratégie d'Apple.
Premièrement, ce n'est même pas la peine de faire de la publicité pour l'iPhone, il se vend tout seul. C'est un fait qu'en parcourant les Etats Unis, on est frappé par le nombre d'utilisateurs d'iPhone. Il y en a même qui photographient le Grand Canyon avec, un si mauvais appareil photo pour un site si grandiose, quel dommage !
Deuxièmement, la priorité d'Apple est de prendre pied sur le marché des consoles de jeux et d'imposer l'iPod touch comme la console portable la plus fun.
Troisièmement, en faisant de la pub pour l'iPod touch, Apple sait pertinemment qu'il en fait aussi pour l'iPhone, vu que le form factor est le même et que les applis sont les mêmes. Il fait d'une pierre deux coups. De fait, chaque produit dynamise l'autre.
Il y a peut-être une leçon à retenir, c'est que la convergence technologique dont parle depuis 15 ans tous les fabricants n'est pas forcément une bonne piste à suivre. En un mot, le bon produit, ce n'est pas le produit unique qui intègre toutes les technologies numériques. De fait, il y a différents marchés (celui des smartphones, des consoles de jeux, des lecteurs vidéos...), différents types d'utilisateurs (des jeunes, des vieux, des riches, des plus pauvres...), Apple a bien compris qu'il fallait proposer l'iPhone et l'iPod touch plutôt qu'un seul produit... en attendant le prochain qui attaquera peut-être le marché des tablettes internet multimédia (TIM).
lundi 29 juin 2009
How do you say smartphone in French ?
Ce qu'on appelle en français les "smartphones" prennent une part de plus en plus importante sur le marché de la téléphonie mobile.
En 2007, ils ont commencé à enterrer les PDA, en 2008, ils représentaient 25% du chiffre d'affaire du marché des mobiles, en 2009, ce chiffre dépassera les 30%.
On estime leurs ventes en 2009, en France, à 2,7 millions d'unités sur un total de 23 millions de mobiles (soit 12%). Au niveau mondial, le chiffre est de l'ordre de 13%.
La part d'Apple avec l'iPhone dépasse désormais les 10%.
On note également une généralisation de l'écran tactile, 50% en sont dotés contre seulement 17% l'an dernier.
En 2008, le marché des biens français technologiques (PC, TV, téléphone, APN, jeux...) était en baisse, et cela pour la première fois depuis 10 ans, seul la vente de smartphones était à la hausse.
En résumé, avec la crise, tous les produits technologiques se vendent plus mal, les mobiles également, seuls les smartphones sont en progression et plus particulièrement ceux dotés d'une interface tactile.
Depuis quelques mois, les pionniers des noetbooks (Asus, Acer, MSI...) se positionnent sur le marché des smartphones car ils ressentent une baisse sur leur marché du petit PC pas cher et pas terrible.
Bref l'avenir est aux smartphones, au moins en 2009 et certainement pour quelques années.
Depuis le début de ce billet, j'ai employé 6 fois le mot smartphome et vous n'avez pas encore crié (ou quitté ce site). Quel mauvais mot pourtant.
Quand personne n'en possédait, ce n'était pas très gênant de ne pas avoir de mot adapté en français, maintenant si tout le monde en achète un, y a problème.
Y a bien une solution, c'est d'employer le mot iPhone (là, c'est pure provoc), je conçois bien que certains possesseurs d'Androïd phone ou de BlackBerry ne seront pas d'accord. Pourtant, on disait bien qu'on avait un frigidaire, même quand c'était un Indesit, un Bosch ou un Thomson.
Actuellement, la presse utilise l'expression "téléphone intelligent", c'est un bel anglicisme. Personnellement, j'attribue bien peu d'intelligence à mon téléphone (et pourtant, il est top)..
Le terme smartphone n'a pas été publié au journal officiel. Il reste impropre en français. De même, l'office québecois de la langue française n'a pas retenu ce terme.
Certains ont tenté téléphone-PDA, téléphone communicant, téléphone multifonction, téléphone hybride, téléphone assistant personnel. Tous ces termes ne sont pas très satisfaisants (je ne détaille pas pourquoi).
Aujourd'hui ces systèmes se rapprochent de plus en plus en termes de fonctionnalité des notebooks et en termes d'usage des notepads ou ardoises électroniques comme on dit au Québec.
De leur proximité avec les ordinateurs sont nés les mots ordinaphone et ordiphone. Ils ont l'avantage d'être concis et assez explicites. L'inconvénient est qu'ils sont construits sur le mot ordinateur qui est en perte de vitesse. Aujourd'hui, on parle davantage de PC ou de Mac que d'ordinateurs.
Alors comment dire ?
Vous pouvez faire des propositions en laissant un commentaire.
Je vous propose quelques mots : TAP pour "Téléphone Assistant Personnel" (sur le même modèle que les acronymes GPS, APN, MP3), intellophone (ça c'est pour les utilisateurs à Bac+10), MAP pour "Mobile Assistant Personnel", ophone pour "ordiphone", μPhone pour Multifonction phone (μ correspondant au "M" et même à "Mu"), AIC pour "appareil d'information et de communication" ou TIC pour "téléphone d'information et de communication".
En fait, iPhone, c'était pas si mal... domage que ce soit une marque déposée.
lundi 15 juin 2009
L'aveugle et l'éléphant, c'est comme toi et l'Archos 9
Connaissez vous la parabole de l'aveugle et de l'éléphant ?
C'est une fable indienne de John Godfrey Saxe qui raconte la rencontre d'un aveugle et d'un éléphant.
L'aveugle heurte son corps et croit qu'il s'agit d'un mur.
Il touche ensuite une défense et la prend pour une lance.
Il attrape sa trompe et croit tenir un serpent.
Il frôle son oreille et pense à un éventail.
Enfin, il tire sur sa queue qu'il prend pour une corde.
L'aveugle passe son chemin sans avoir compris qu'il avait croisé un éléphant.
Vous devez vous demander pourquoi ce blog s'intéresse désormais aux pachydermes.
Eh bien non, c'est en voyant la présentation du nouvel Archos 9 que j'ai pensé à cette fable.
Si vous mettez dans les mains de différents utilisateurs ce système, chacun y verra un produit différent.
L'un croira avoir affaire à un lecteur vidéo, un autre un tablet PC, un troisième une surface multitouch, un quatrième un netbook tactile, un cinquième un PMP (Portable Media Player), un sixième un UMPC (Ultra-Mobile PC) sous Windows 7, un septième une TV mobile, un huitième un notepad à stylet, un neuvième un système de visioconférence...
Si en plus, les utilisateurs sont aveugles, ils risquent de prendre cet objet d'une dizaine de pouces, de 16 mm d'épaisseur et de 800 grammes pour simple une planche à découper.
La question est donc, comment nommer cet objet, mais aussi à quoi sert-il, en quoi est-il différent de tous mes ordinateurs de poche (handheld computer) ?
Pour qu'un produit rencontre le succès, il me semble que chacun doit pouvoir répondre à ces questions plus ou moins de la même façon. Hélas pour l'Archos 9, ce n'est pas le cas.
Tant que l'Archos 9 sera un OCNI (objet communiquant non identifié), l'utilisateur ne pourra construire le modèle mental indispensable pour avoir envie de le posséder et aussi bien l'utiliser.
La parabole de l'aveugle et de l'éléphant, qui remonte au milieu du XIXe siècle, nous aide à comprendre le probable destin de l'Archos 9 et de tous les produits qui lui ressemblent.
Il y a fort à parier qu'il reste un bel objet technologique, sans jamais rencontrer le succès que ses concepteurs pouvaient espérer.
mardi 9 juin 2009
iPhone 3G S et iPhone followers
Aujourd'hui, 2 articles du Monde sur l'iPhone 3G S.
Pourquoi ? Tout simplement parce que c'était hier la WWDC (Worldwide Developpement Conference) à San Francisco, mais aussi à cause de la sortie de quelques concurrents comme le Palm Pre et le HTC Magic.
On peut lire dans Le Monde daté du 9 juin : "La tendance va vers le tactile, avec grand écran haute définition (4,1 pouces minimum) et multitouch".
Je suis assez content d'avoir dit la même chose dans ce billet... début juillet 2007 (il y a 2 ans), 3 jours après la commercialisation de l'iPhone aux Etats-Unis.
Je ne vous raconte pas tout ceux qui ne voyaient pas l'intérêt de ce téléphone et étaient sûrs qu'Apple allait se planter dans ce nouveau domaine.
La question que posent désormais les journalistes est du genre "Est-ce que l'iPhone ne va pas céder du terrain devant la marée de GooglePhones qui s'annonce, l'excellent Palm Pre et la meute des constructeurs de PC qui se lancent sur le marché des smartphones (après avoir lancé les netbooks) ?
Eh bien, je pense que l'iPhone va continuer à faire la course en tête, car les autres produits ne sont pas des iPhone killers, juste des iPhone followers avec plus d'un milliards de téléchargement d'applications en retard.
L'iPhone 3GS a la bonne idée de répondre aux principales critiques faites à ses prédé-cesseurs (vitesse, clavier paysage, copier-coller...).
Je crois que l'iPhone restera devant pour les raisons suivantes :
- il propose beaucoup plus d'applications que les autres plateformes. La certification des applications (ou censure si vous préférez) d'Apple n'est pas un problème car elle permet d'offrir 50 000 applications, plutôt de qualité
- il est perçu comme facile à utiliser (même si ce n'est pas toujours le cas pour toutes les applications) et pas comme un produit pour geek.
Pour moi, la meilleure preuve de ce que j'avance tient dans la présentation des différents smartphones. Quand on parle du HTC Magic, on précise qu'il tourne sous Androïd, pour le Palm Pre, on vante WebOs et on rappelle que le Nokia N97 reste fidèle à Symbian.
Et l'iPhone, jamais on ne parle de son OS, comme s'il n'en avait pas, ou qu'on n'en avait pas besoin car il suffit de toucher la dalle magique.
Le plus du produit, il est là.
Apple avait fait de même avec le Macintosh, il a fallu plus de 10 ans pour qu'on se pose la question de l'OS de cette machine, qu'Apple a finalement dénommé MacOS. Dans l'autre monde, je n'ai jamais entendu un utilisateur de PC ne pas parler (en bien ou en mal d'ailleurs) de Windows.
J'avais oublié, le S, c'est pour speed.
Pourvu qu'il n'appelle le prochaine version G S...M car ça nous ferait rudement retourner en arrière !
jeudi 4 juin 2009
Avec Natal : You are NOT the controller
Cette année, c'est Microsoft qui fait du buzz au salon E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles avec la présentation du projet Natal.
A mon avis, ce qu'il faut retenir, c'est que ce n'est qu'un projet.
Natal a déjà trouvé son slogan "you are the controller", pour faire simple, oublier la souris, la manette de jeu et même la wiimote, c'est vous qui contrôler le jeu.
Pour François Ruault, directeur de la division "Entertainment & Devices" chez Microsoft France (voir article du Monde), Natal "résout la quadrature du cercle en offrant à la fois la simplicité et l'immersion du joueur. Industriellement tout est prêt".
Comme je reste persuadé que le plus difficile en matière d'interaction homme-machine est d'atteindre la simplicité, je suis plus que sceptique sur le succès de ce projet au regard de ce "simple" critère.
Pour se faire une idée du projet Natal, vous pouvez regarder une vidéo officielle de Microsoft.
Elle est accompagnée de commentaires qui précisent les caractéristiques d'un jeu Natal. En voici quelques uns :
- vous êtes le contrôleur (you are the controller)
- capture de mouvement intégral (full body motion capture)
- reconnaissance de la parole (voice recognition)
- reconnaissance de visage (facial recognition).
et j'en passe.
Sans oublier que ces jeux devront tourner sur la Xbox 360 !
Je connais la force de frappe de Microsoft en recherche (ce n'est pas une boutade), mais aussi le succès de ses produits comme Xbox 360, Zune, Zune HD ou Windows Mobile (là, c'est ironique).
Je n'imagine pas voir en 2010, ni même en 2011, un jeu avec toutes ces caractéristiques offrant simplicité, jouabilité, immersion... et fiabilité.
La vidéo est séduisante (sauf le son qui est insupportable), mais pour moi ce n'est qu'un joli conte de fées.
A voir le peu de réactions à l'annonce de Microsoft, j'en arrive à me demander si aujourd'hui les videogamers croient aux contes de fées !
Dans un contexte multijoueur, je ne pense pas qu'on verra à court terme la disparition de tout périphérique d'entrée et que la console sera capable de reconnaître les gestes de toutes les parties du corps (l'enfoncement d'un boomper, le pied qui pousse le skate, les bras qui tournent le volant...), l'expression du visage, la réponse orale à un quizz...
Allez, rendez-vous en 2011, on verra si vous pouvez tous vous agiter devant votre écran, dancer, skater, parler ou rire pour jouer avec votre Xbox.
Microsoft annonce aussi l'intégration de Facebook et Twitter à leur plate-forme de jeux. J'attends de savoir comment on enverra un tweet en faisant des grands gestes ou en hochant la tête, sans contrôleur ni clavier.
La vidéo se termine sur un slogan impérissable "la seule expérience dont tu as besoin est l'expérience de la vie" (the only experience you need is life experience).
L'expérience de la vie, c'est aussi de savoir utiliser des outils ou des dispositifs comme une manette de jeu ou une wiimote. Vouloir s'en passer n'est pas forcément la meilleure idée surtout si c'est pour n'autoriser aux joueurs que quelques gestes simples, quelques mots ou quelques expressions faciales qui n'auront rien de très naturel.
En un mot, le joueur risque avec Natal de ne contrôler pas grand chose.
Pour conclure, en un slogan "you are NOT the controller".
vendredi 22 mai 2009
nano touch est même fait pour vos gros doigts
Microsoft s'intéresse décidément à l'interaction tactile sous toutes ses formes (tactile et multitactile) et aussi dans toutes les tailles (grande et petite).
Après avoir lancé Surface qui est une table de 47 pouces (107 cm), voici venir nanoTouch qui est un tout petit dispositif tactile dont la taille de l'écran varie entre 2,4" et 0,3''. Le plus grand fait donc environ 6 cm de diagonale avec une réolution de 320x240 pixels, c'est ce qu'on trouve sur un appareil photo d'entrée de gamme et le plus petit fait moins d'un centimètre pour une résolution de 40x30pixels.
nanoTouch est le fruit de la recherche Microsoft. Il a été conçu par Patrick Baudisch et Gerry Chu et présenté dans un article de CHI 2009.
L'originalité de nanoTouch n'est pas sa taille, mais le fait qu'il propose une interaction par l'arrière (back-of-device interaction).
Le principal problème de l'interaction tactile est que le doigt (également la main et le bras) lors de l'interaction masque une partie de l'écran. C'est le problème de l'occlusion. En déplaçant ses doigts à l'arrière du dispositif, il n'y a plus d'occlusion et tout l'écran reste visible.
Patrick Baudisch avait déjà présenté un premier système avec interaction par l'arrière du nom de Lucid Touch. On en avait parlé en 2007 sur ce blog.
Il y a deux différences esssentielles entre Lucid Touch et nanoTouch.
La première est que Lucid Touch est multitouch alors que nanoTouch propose une interaction à un doigt ce qui semble raisonnable vu la taille de l'écran.
La seconde différence tient au dispositif de saisie de l'entrée. Lucid Touch utilise une caméra pour capter l'image des doigts à l'arrière du dispositif, cette image apparaît en surimpression à l'écran pour créer une illusion de transparence.
nanoTouch utilise un pavé tactile (touchpad) pour déterminer la position du doigt qui est représenté à l'écran sous la forme d'un doigt (voir photo du haut) ou plus simplement d'un pointeur (voir photo du bas).
Ce qui est à retenir des études de Baudisch et Chu, c'est que l'interaction par l'arrière permet d'utiliser des petits écrans jusqu'à moins d'un pouce alors que l'interaction classique par devant ne le permet pas.
Il reste encore des idées à explorer et des prototypes à réaliser, par exemple, un dispositif multitouch avec interaction par devant et par derrière, sensible au passage du doigt sans contact (hovering), au toucher (touching) et à la pression (pressing).
Bref, l'aventure continue.
mercredi 13 mai 2009
Nuage de mots
Plutôt qu'un long discours, cette semaine, juste une image qui en dit autant.
C'est un nuage de mots (word cloud) construit à partir de ce blog.
Il a été réalisé avec l'application web wordle que je vous recommande.
vendredi 8 mai 2009
Pourquoi parler couture ?
Je reviens sur le projet sixthsense du MIT dont j'ai parlé dans un billet précédent et sur le concept de seamless interaction.
Pour resituer ce projet, le mieux est de regarder la conférence TED de Patti Maes (8 minutes).
Patti Maes indique en introduction que sixthsense permet un "seamless access and easy access to meta information that may exist somewhere...". Que veut-elle dire par "seamless" ?
Ce terme est de plus en plus utilisé et traduit littéralement en français par "sans couture" et parfois, par "sans soudure". On parle ainsi d'interface ou d'interaction sans couture ou encore d'intégration sans couture. Comme pas grand monde ne voit où sont les coutures dans une interface, cette expression est, me semble-t-il, pas très compréhensible car la métaphore avec le monde de la confection ne fonctionne pas vraiment.
Sans même en avoir vu, on comprend ce qu'est un T-Shirt, un boxer ou un jean sans couture, mais une interface ou un accès sans couture, ça n'évoque pas grand chose à grand monde.
Je trouve qu'il n'y a que dans le cas des écrans panora-miques qu'on comprend immédia-tement l'appellation de sans couture.
Un accès seamless à l'information signifie qu'on accède à l'information directement depuis le monde réel sans l'intermédiaire d'un assistant numérique. Par exemple, comme le montre la vidéo de sixthsense, on prend un livre, on regarde la couverture et on lit directement en sur-impression les avis des lecteurs.
Derrière la notion de "sans couture, il y a un toujours processus d'intégration. Pour l'utilisateur, il n'y a plus deux parties, mais une seule.
L'utilisateur ne perçoit qu'une seule entité ou un seul environnement homogène (par exemple, il ne distingue plus le cas du téléphone fixe à l'intérieur et du mobile à l'extérieur). Dit autrement, il n'a pas à savoir qu'avant, il y avait deux composants différents ou deux façons de faire, maintenant, pour l'utilisateur, l'interaction est homogène, transparente ou encore continue.
Il faudrait donc mieux éviter de parler de '"sans couture", disons plutôt que l'accès à l'information est transparent (pas besoin d'allumer son smartphone, lancer son navigateur et googler pour avoir une information) ; que l'échange d'information est continu (l'utilisateur n'a pas à se préoccuper de sa localisation pour communiquer avec autrui).
Dans le cas du projet sixthsense, seamless indique qu'il y a intégration entre le monde réel et le monde numérique. On n'accède pas à des services à partir d'un assistant (smarphone, pda communicant, netbook...), mais directement, les doigts servent de périphériques d'entrée et les objets du monde réel (livre, t-shirt, main...) constituent les périphériques de sortie.
De fait, tous les systèmes de réalité augmentée, d'informatique pervasive ou tangible cherchent à supprimer les coutures et à rendre l'interaction directe, homogène et transparente.
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